Capacité aéroportuaire et slot 01/01/2021

Alors que le transport aérien poursuit inexorablement sa croissance, les aéroports doivent redoubler d’ingéniosité pour accueillir, dans la limite de leur capacité, les avions et leurs usagers.

Face à cet enjeu, les aéroports tentent d’optimiser au maximum leur organisation pour s’adapter et offrir le plus grand nombre de slots (voir l’article ) sans en dégrader leur qualité de service.

Capacité aéroportuaire et nombre de slot, une étroite relation !

Chaque aéroport admet une capacité dite opérationnelle. Celle-ci correspond au nombre d’avions (appareils pour les experts) et de passagers pouvant être gérés par l’aéroport au niveau de sécurité requis.
Ainsi, cette capacité opérationnelle conditionne le nombre de slots disponible sur les aéroports.

Quels sont ces « facteurs » déterminant les capacités aéroportuaires ?

Chaque aéroport opère avec ses spécificités propres influençant sur sa capacité opérationnelle.

Des infrastructures

Le nombre de pistes, de parkings « avion », ainsi que de voies de roulage sont autant de facteurs limitant la capacité opérationnelle de l’aéroport.
A titre d’exemple, un aéroport disposant uniquement d’une seule piste pourra gérer qu’un flux d’avion limité. A l’inverse, et logiquement, un aéroport avec plusieurs pistes pourra accueillir plus d’avions et « jongler » avec les éléments externes à l’instar de la météo.

Un Environnement extérieur

Un aéroport peut être représenté comme une énorme ruche — on y vient et on y repart. Comme ces charmantes abeilles, ce trafic aéroportuaire produit un répétitif « bzzzzzz ». Ainsi, afin de gérer les nuisances sonores, certains aéroports limitent leurs plages horaires d’exploitations ou le nombre de mouvements (arrivée et départ).

Les Surprises du Quotidiens

La pluie et le beau temps ne se commandent pas. Ainsi, certaines conditions météorologiques restreignent l’exploitation optimale des infrastructures aéroportuaires.

Slot et congestion aéroportuaire, un lien?

Un aéroport peut offrir des slots et accepter des appareils autant que ses capacités le lui permettent. Par conséquent, on distingue 3 catégories d’aéroport selon le niveau de congestion :

CATEGORIE 1

La capacité de l’aéroport lui permet de répondre favorablement aux demandes. Aucune coordination de slot n’est nécessaire.

CATEGORIE 2

La congestion de l’aéroport fluctue selon la saison ou peut être affecté par un évènement particulier. Certains ajustements horaires peuvent être demandés par l’aéroport pour fluidifier les opérations. Des slots peuvent coordonner l’aéroport pour une période définie.

CATEGORIE 3

Les demandes excèdent régulièrement la capacité de l’aéroport. Un coordinateur attribue les slots afin d’organiser au maximum le trafic et optimiser les infrastructures aéroportuaires.

Des aéroports limitant l’offre des slots

Genève (LSGG, GVA)

Aéroport de catégorie 3 et deuxième aéroport d’affaire européen avec plus de 35’000 mouvements annuels, Genève est une destination très prisée. En plus de ses nombreux vols réguliers, cet aéroport doit gérer les flux saisonniers ainsi que les vols ad hoc sur une seule piste. Pour orchestrer ces flux, l’aéroport coordonne donc les arrivées et départs avec des slots.
Avec parfois un mouvement (décollage ou atterrissage) à la minute, l’aéroport fonctionne à flux tendu et atteint rapidement une congestion selon la demande. Certaines considérations techniques obligent également Genève à réguler son offre de slots selon les types des avions.
Et oui, un petit jet privé ne pourra pas décoller juste après un Boeing-747 par exemple à cause de la masse d’air que ce dernier perturbera (les turbulences de sillage).

Chambéry (LFLB, CMF)

En raison de sa proximité avec les stations de ski des Alpes française, l’aéroport de Chambéry Mont Blanc connait une forte affluence presque exclusivement lors de la période hivernale. De même que Genève, l’aéroport de Chambéry ne dispose que d’une seule piste, mais avec la contrainte supplémentaire de son environnement. Cerné par les montagnes, l’aéroport n’autorise qu’un appareil toutes les 15 minutes sur sa route aérienne afin de libérer les voies de dégagement si besoin. Ce sont donc 5 atterrissages par heure qui sont autorisées sur cet aéroport. L’aéroport passe donc en catégorie 2 durant la saison hiver.

Paris Le Bourget (LFPB, LBG)

Plus important aéroport d’affaires d’Europe avec plus de 57’000 mouvements d’appareils en 2018, l’aéroport connait une restriction de capacité entre 22h et 06h. La raison : Le Plan d’Exposition au Bruit (PEB) qui interdit tout décollage d’appareil (hors turbopropulseur) entre 22h et 06h du matin. Les slots de décollage sur les avions à réacteurs ne sont possibles qu’en dehors de ces restrictions horaires.

Ibiza (LEIB, IBZ)

Destination très populaire en été, cet aéroport se retrouve vite congestionné par l’afflux d’avions et sa capacité limité en parking non extensible (île). L’aéroport passe en catégorie 3 en été avec le principe du « premier arrivé, premier servi », priorité étant donnée aux vols réguliers. Ainsi, il est fréquent de devoir faire un « drop and go » afin d’opérer à Ibiza.

Cannes Mandelieu La Napoule (LFMD, CEQ)

Que ce soit pendant le festival ou en pleine été, nombreux sont ceux qui souhaitent atterrir sur cet aéroport pour rejoindre la côte d’Azur. Une seule piste rythmée aux heures du soleil, un nombre de place de parking restreint, une limitation du tonnage d’appareil sont autant de facteurs qui réduisent les capacités d’accueil de la plate-forme. Des slots sont nécessaires durant le festival de Cannes.

En résumé