Catering : papille & logistique 16/12/2020
Les voyageurs les plus chevronnés le savent : il est tout aussi important de bien choisir son appareil que les prestations qui sont réalisées à bord. Souvent discrètes et anodines, vous les attendez impatiemment à chaque fois — et votre estomac vous le rappelle bien! –.
Le Catering : Une histoire de papille et de logistique !
Derrière cet anglicisme, dont la traduction inexacte nous ferait presque croire qu’il ne s’agit que d’un simple service de restauration, se cache un véritable microcosme. Celui-ci est peuplé d’hommes et de femmes bravant chaque jour des obstacles toujours plus nombreux au nom du respect de leur serment solennel : « le client est roi ».
Mais qui sont-ils ? Que font-ils ? MK Partnair vous invite ainsi à pénétrer le monde du catering aérien en compagnie d’un hôte de choix : Géraldine Boulley, Dirigeante-Fondatrice de la société Eventys Catering.
Question organisation, ça se passe comment ?
Des cuisines du traiteur jusqu’à la dégustation à 9 000 mètres d’altitude, la provision des vivres que vous consommez peut devenir une vraie chasse aux trésors.
Broker, compagnies aériennes, hôte.sse.s, pilotes, agences de catering se synchronisent dans une chorégraphie minutieuse au top départ : la demande.
Une fois celle-ci formulée et transmise par votre broker et la compagnie aérienne, les agences de catering s’activent à trouver le meilleur artisan. « Cela donne l’occasion de découvrir de nouvelles bonnes adresses » nous dit Géraldine d’un regard malicieux, lors de demandes spécifiant un établissement très spécifique.
Après avoir dénicher l’ensemble des mets, vient leur acheminement jusqu’à l’appareil et l’équipage.
Une logistique spécifique doit-elle être mise en place ?
Oui — tout à fait, nous confit Géraldine.
L’une des premières concerne les restaurateurs et le conditionnement des produits. En effet, avant d’être transportés, les plats doivent être refroidis dans des cellules adaptées afin de prévenir tout risque de contamination.
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Intervient ensuite une course contre la montre pour les agences de catering (ou caterer les amoureux de l’anglais). Commander, transporter et livrer les commandes en temps et heure peut parfois résulter de l’exploit : surtout lorsque les vols viennent à être déroutés sur un autre aéroport en dernière minute ! (voir l’article Capacité aéroportuaire et Slot)
En somme, l’idéal pour être certain de pouvoir déguster son ceviche de poisson est de passer commande minimum 24h à l’avance !
Peut-on tout consommer dans un jet privé ?
Oui ! Que vous soyez des amateurs de poularde de Bresse, d’huîtres de Bouzigues, de couscous royal marocain, de carpaccio de Saint-Jacques ou encore de panna cotta aux fruits rouges, vous serez comblés.
Mais attention — vos papilles peuvent vous jouer des tours ! En raison de certaines contraintes vos plats préférés auront probablement un goût un peu différent : l’altitude et la pression atmosphérique altèrent nos récepteurs gustatifs. Par conséquent, la perception du sel devient aléatoire comme en haute montagne. De la même manière, l’effet de l’altitude rend très difficile le transport de votre soufflé au fromage : il faudra attendre d’être dans votre bouchon lyonnais préféré pour le consommer.
Ainsi, chez les grands gastronomes et chefs, la cuisine de haute altitude devient un art à part entier, auquel uniquement quelques-uns tentent l’expérience.
Il y aura toujours un pilote dans l’avion !
En effet, il est très répandu pour les compagnies aériennes de commander des plateaux repas différents pour le pilote et le copilote. La raison est simple : en cas de contamination d’un aliment, il restera toujours quelqu’un pour piloter l’avion (ce qui, au demeurant, est rassurant).
Certaines compagnies vont d’ailleurs plus loin en interdisant la consommation de crustacé pour le personnel de bord !
Donc toujours sûr d’arriver à votre destination !
Bon Appétit!